Mûre
Mûre = Rubus fructicosus / Rosacées = Rosaceae
Nom populaire: meuron
Histoire
On sait grâce à des fouilles paléontologiques que la mûre faisait partie de l’alimentation dans les civilisations antiques. Les écrits du dramaturge grec Aeschylus (vers 525 – 456 avant J.-C.) et ceux du médecin grec Hippocrate (vers 460 – 357 avant J.-C.) en témoignent : les mûres faisaient partie intégrante dès les temps anciens de l’alimentation de l’homme dans les civilisations antiques. À noter que selon différentes sources, ces fruits étaient administrés comme remède contre la goutte dans la Grèce antique.
Quoi qu’il en soit, les différentes espèces et sortes de mûres ont revêtu de tout temps une grande importance – à l’époque sans l’aide d’analyses médicales modernes – et elles continuent de le faire de nos jours.
Botanique et culture
«Allons cueillir les mûres! Savourer les plaisirs de l’automne, passer une sereine journée de vacances en forêt. Le soleil d’octobre habille d’or le paysage haut en couleurs qui s’étend sous nos yeux. Au cœur de la forêt et dans les clairières, les mûriers rampent entre les fougères et les noisetiers. Qui veut les apprivoiser au jardin a besoin de gants solides.» On ne saurait mieux décrire que ne le fait dans ses écrits le droguiste et grand connaisseur de plantes Robert Quinche (1906 − 1993) la force envahissante de la ronce commune dont la mûre est le fruit. On rencontre ce buisson vivace aux pousses épineuses qui peut prendre des formes très différentes dans bien des endroits, p. ex. en bordure de forêt, dans les broussailles, mais aussi sur des sols pierreux. Cet arbrisseau peut facilement atteindre une hauteur de plus de 2 mètres. La période de floraison va du joli mois de mai jusque dans le courant du mois de septembre en automne. En été, ses fleurs de couleur blanche à rosée s’épanouissent en corymbes pour laisser ensuite place aux baies noires juteuses et très goûteuses. La plante résiste très bien à l’hiver et bourgeonne toujours abondamment, même si elle est taillée court. À signaler que des variétés sans épines sont fréquemment utilisées dans la culture professionnelle. Ces plantes ont besoin d’être soutenues au moyen d’un treillage lors de leur croissance vigoureuse.
Utilisation dans la médecine naturelle
La gelée de mûres et le sirop de mûres ont une action bienfaisante sur les muqueuses des voies respiratoires lors d’enrouements et de maux de gorge. Grâce à ses vitamines, la mûre soulage rapidement les symptômes en cas de refroidissement ou d’une légère grippe. On utilise non seulement les baies, mais également les feuilles. Celles-ci servaient autrefois de succédané du thé noir et étaient également efficaces contre les diarrhées légères.
La médecine naturelle utilise – en plus des baies et des feuilles comme nous l’avons vu précédemment – également les racines et leur écorce.
Les indications thérapeutiques attribuées à la mûre sont les suivantes: en usage interne contre les hémorroïdes et les cystites, en usage externe contre les maux de gorge, les abcès dentaires et buccaux.
Utilisation en cuisine
On a besoin pour la cueillette des mûres dans la nature de vêtements et de chaussures solides car les épines sont plus nombreuses que les baies. On peut préparer avec les baies de délicieux desserts, confitures, sirops et bien plus encore. Garniture de gâteau, jus ou liqueurs raffinées – ces fruits savoureux permettent de confectionner tout un tas de friandises goûteuses. À mentionner également que les baies conviennent très bien pour aromatiser du vinaigre ou encore pour colorer des boissons à base de vin.
La tisane aux mûres faite avec des feuilles séchées peut être utilisée comme tisane maison ou en mélange avec une autre plante.
On peut le dire sans hésiter: les mûres recèlent un vaste potentiel inexploré jusqu’ici pour une cuisine moderne et équilibrée.
Recette: Gâteau aux mûres
Pour un moule démontable de 24 cm
Ingrédients pâte brisée
- 200 g de farine blanche
- 1 prise de sel
- 100 g de beurre froid
- 50 g de sucre
- 1 œuf
- 2 – 3 c. à s. d'eau
Ingrédients préparation au séré
- 3 œufs
- 60 g de sucre
- 1 sachet de sucre vanillé
- 100 g de séré mi-gras
- 150 g de mûres
Ingrédients garniture
- 100 g de mûres
Préparation
- Mélanger la farine et le sel dans une jatte. Couper le beurre en petits morceaux et l’ajouter. Malaxer à la main jusqu’à l’obtention d’une masse grumeleuse homogène.
- Casser l’œuf. Ajouter le sucre, l’œuf et l’eau, travailler rapidement en une pâte lisse. Ne pas pétrir.
- Envelopper la pâte dans un film alimentaire et la mettre au frais pendant au moins 30 minutes.
- Graisser et fariner le moule. Abaisser la pâte de façon à ce qu’elle dépasse d’environ 3 cm le fond du moule démontable. Foncer le moule en faisant remonter les bords et en appuyant pour faire adhérer. Piquer avec une fourchette. Mettre au frais.
- Préchauffer le four à 180 °C.
- Battre en mousse les œufs, le sucre et le sucre vanillé avec un fouet électrique. Ajouter le séré et les mûres, continuer à battre brièvement (jusqu’à ce que les mûres soient écrasées).
- Répartir la préparation sur la pâte abaissée.
- Répartir les mûres sur la préparation.
- Mettre le moule au four préchauffé à 180 °C et faire cuire 45 minutes.
Les auteurs
Christian Fotsch
Christian Fotsch exploite sa propre pépinière de plantes aromatiques et médicinales à Brienz, dans l'Oberland bernois. Il est également chargé de l'entretien des jardins de plantes aromatiques et médicinales du musée de Ballenberg et de la production de plantes pour les jardins d'exposition alpins de Ricola AG. Dans ses cours, il ouvre les yeux des participants sur les vertus curatives des plantes indigènes.
Brigitte Speck
Brigitte Speck est diététicienne et possède son propre cabinet. Elle propose des cours de cuisine pour les enfants. Le fait qu'ils soient toujours complets prouve qu'elle sait associer une alimentation saine à un plaisir extrême. Elle a publié plusieurs livres de cuisine à succès sur le thème de la stévia et de l'alimentation des enfants.
