Thym orange

Thym orange = Thymus fragrantissimus // Lamiacées = Lamiacea

Nom vernaculaires: thym à odeur d’orange

Les soldats de l’empire romain prenaient des bains de thym énergisants pour se fortifier et garder courage dans les batailles. Le mot «thymus» vient d’ailleurs du grec «thymon», dont le sens équivaut à force et bravoure.

On sait aussi que les Grecs utilisaient le thym pour la fumigation des temples et autres lieux sacrés. Plus récemment, on s’en servait pour fumiger les chambres des malades, car le thym passait pour être l’«ennemi des poisons». La fumigation par cette herbe, associée à Vénus par les astrologues, était réputée purifier les salles de rituel et stimuler les dons de voyance. Le thym possède des propriétés d’agent conservateur qui sont connues depuis l'Antiquité. Il sert ainsi à protéger le papier des moisissures tant redoutées et entre aujourd’hui encore dans la composition de liquides d’embaumement pour la conservation de spécimens en botanique (herbiers) ou en anatomie.

Les espèces connues que l’on utilise en cuisine, en herboristerie ou pour la fumigation sont originaires du bassin méditerranéen oriental. On y trouve entre autres le thym orange, qui croît sur les sols secs et rocailleux. Rapportées des pays méridionaux par les moines bénédictins vers l’an 800 de notre ère, les différentes espèces de Thymus ont été cultivées dans les jardins des couvents, d’où elles ont rapidement trouvé leur place dans les potagers ruraux pour être introduites par la suite dans toute l’Europe.

Le genre Thymus comprend quelque 450 espèces/ variétés de petits buissons et sous-arbrisseaux à feuillage généralement persistant, souvent ligneuses. En font partie entre autres le thym véritable, le serpolet, le thym corse ou thym cumin, le thym à feuilles de sarriette, le thym citron et bien sûr le thym orange (= Thymus fragrantissimus).

Le thym orange est un petit sous-arbrisseau qui peut atteindre près de 30 cm de hauteur selon son emplacement. Les petites feuilles vert clair de 4 - 6 mm, au pédoncule assez court, sont couvertes d’un duvet gris feutré sur leur face inférieure. Toute la plante dégage un parfum d’orange qui perpétue nos souvenirs de vacances jusque dans notre jardin. L’espèce fleurit principalement de juin à septembre. Ses jolies fleurs labiées, de couleur lilas à rose, sont des puits de nectar très prisés des abeilles. La plante a sa place dans tout carré d’herbes ou jardin des senteurs, ainsi que dans les jardins de rocaille où elle s’épanouit avec bonheur au voisinage des pierres chauffées par le soleil. Ses fleurs d’un rose resplendissant sont de vrais joyaux dans votre plate-bande ou terrine d’herbes aromatiques. Le thym orange orne aussi très joliment les caissettes de plantes condimentaires et s’associe très bien à d’autres d’herbes méditerranéennes comme la sauge, le romarin ou la lavande.

Le thym orange est relativement rustique sous nos latitudes; dans les endroits très exposés, toutefois, nous recommandons de protéger les plantes pour l’hiver, ce qu’on peut faire en les recouvrant par exemple de branches de sapin.

Le thym véritable (= Thymus vulgaris) en particulier a acquis un rôle très important en naturopathie pour soigner les maladies respiratoires et plus généralement pour fortifier l’organisme. Hildegarde de Bingen aussi tenait les précieux constituants bactéricides et virucides du thym en haute estime.

Le thym était également prisé pour soigner certaines affections gastro-intestinales, soulager la goutte et autres douleurs rhumatismales, calmer la toux et traiter les inflammations de la gorge et les infections. Précisons au passage que contrairement à plusieurs de ses cousins du genre Thymus, le thym orange n’a jamais eu de place importante dans la naturopathie.

Dans la cuisine, en revanche, le thym orange est très apprécié pour son arôme fruité. On s’en sert pour la préparation de sauces, d’huiles, de vinaigres, de grillades, de poisson et même de plusieurs mets végétariens. On utilise surtout ses feuilles fines, qui se consomment fraîches ou séchées, mais les fleurs aussi méritent d’être récoltées car leur jolie couleur accroche le regard et peut mettre en valeur des plats cuisinés ou des mélanges de tisanes. On peut par exemple s’en servir pour conférer une note particulière à un beurre aux fines herbes ou les verser en pluie sur une salade pour éveiller nos papilles.

Les fleurs peuvent même être utilisées dans les desserts. Que diriez-vous de les goûter sur une crème brûlée ou un sorbet citron, par exemple?

Donnez libre cours à votre imagination – nous vous souhaitons bien du plaisir!

Retour aux archives de l'univers des herbes