Groseillier à maquereau
Groseillier à maquereau = Ribes uva-crispa // Grossulariacées = Grossulariaceae
Nom vernaculaires: groseillier épineux, groseillier
Histoire
Le nom Ribes nous vient du monde arabe, où il a aussi servi à désigner d’autres plantes ligneuses plus petites. Dans le sillage des campagnes de conquête militaire, le genre Ribes a ensuite gagné le sud de l’Espagne, d’où il s’est étendu dans toute l’Europe et de là en Amérique au cours des siècles suivants. Au début du Moyen-âge, le nom de Ribes, ou Ribos, désignait aussi la groseille rouge. D’après des notes retrouvées dans de vieux manuscrits, il a fallu attendre le 16e siècle pour que la culture de variétés sélectionnées de la groseille à maquereau prenne véritablement son essor.
Les feuilles de Ribes étaient même ajoutées parfois à des mélanges de thé, en particulier au 18e siècle en raison de la pénurie de thé vert ou noir qui régnait à l’époque. D’ailleurs, le thé vert ou noir est produit à partir du théier (=Camelia sinensis), voir «Connaissance des herbes» de décembre 2018.
Botanique et culture
La groseille à maquereau est cultivée depuis plusieurs siècles et on ne trouve plus guère sa forme sauvage d’origine. La «groseille», comme on l’appelle tout simplement en Suisse romande, est un proche parent de la groseille à grappes ou «raisinet» rouge (Ribes rubrum) et du cassis (Ribes nigrum).
Le groseillier à maquereau est un arbuste à feuilles caduques qui atteint des hauteurs de 60 cm à près de 1 mètre. Ses rameaux de couleur sombre sont très squarreux, le bois ressemble presque à une enveloppe de liège. Les rameaux et les petites branches sont couverts d’épines généralement minuscules de la finesse d’un cheveu, situées sous les pousses courtes au niveau des nœuds. Le nom scientifique uva-crispa est dérivé des mots latins uva = raisin et crispus = crépu.
Le groseillier à maquereau, tout comme ses espèces congénères, a sa place dans tous les jardins. La plante n’est pas particulièrement exigeante pour la qualité du sol ni pour les conditions climatiques. On lui choisira un emplacement chaud et pas trop sec. Une taille légère s’impose également au printemps qui comprendra pour élaguer les rameaux et raccourcir les pousses. On veillera à des critères comme la sensibilité à l’oïdium dans le choix de la variété. Vous pouvez renforcer la résistance à l’oïdium de vos groseilliers avec de la décoction de prêle ou d’ortie. Un autre parasite qui attaque le genre Ribes est la rouille vésiculeuse du pin blanc (=Cronartium ribicola). Vous devrez couper les feuilles fortement infestées par ce champignon et les éliminer en les jetant aux ordures. Ne les mettez surtout pas dans le compost. Des produits efficaces contre la rouille se trouvent également dans le commerce, y compris en qualité bio.
Utilisation dans la médecine naturelle
Le groseillier à maquereau produit des baies au goût sucré, riches en acides organiques et en vitamines A, B et C. Il n’a toutefois guère acquis de rôle important en naturopathie, contrairement aux deux autres espèces déjà mentionnées, le groseillier à grappes rouge et le cassissier, dont les propriétés médicinales sont décrites comme suit dans la littérature: revigorantes, anti-inflammatoires, antibactériennes et digestives.
Leurs précieux constituants peuvent soulager et guérir en douceur les refroidissements et les inflammations de la bouche et de la gorge.
En plus des baies, les jeunes feuilles et les racines peuvent également être utilisées. Un droguiste ou un naturopathe qualifié répondra à vos questions sur les possibilités d’emploi dans la médecine naturelle.
Utilisation en cuisine
Précisons tout d’abord que seules les baies bien mûres sont propres à la consommation! On s’en sert pour préparer des confitures, des gelées, des compotes, du sirop et des jus.
Pour env. 3 bocaux de 1 dl
Ingrédients:
- 250 g groseilles à maquereau
- 1 petit oignon
- 1 gousse d’ail
- 2 abricots
- 1 c. à s.raisins secs
- ½ citron (zeste)
- 1-2 cm piment (peperoncino) fort, épépiné
- 2 c. à s.jus de citron
- 2 c. à s.vinaigre de vin blanc
- 130 g miel d’acacias
- ½ c. à thé sel
- ½ c. à thé cannelle
- 1 c. à thé pectine de pomme
Préparation:
- Retirer le pédoncule des baies et les couper en deux ou en quatre (selon leur taille).
- Éplucher l’oignon, le couper en deux et le hacher finement.
- Presser la gousse d’ail.
- Couper le peperoncino en fines lamelles.
- Mettre tous les ingrédients sauf la pectine dans une petite poêle, faire revenir à feu doux pendant 20 minutes en remuant fréquemment.
- Ajouter finalement la pectine et poursuivre la cuisson à feu doux pendant 1 minute.
- Stériliser les bocaux et couvercles préalablement lavés dans une marmite d’eau bouillante. Les retirer de l’eau chaude, verser immédiatement le chutney dans les bocaux et les refermer.
- Le remplissage à chaud donne une longue durée de garde aux conserves.
Les auteurs
Christian Fotsch
Christian Fotsch exploite sa propre pépinière de plantes aromatiques et médicinales à Brienz, dans l'Oberland bernois. Il est également chargé de l'entretien des jardins de plantes aromatiques et médicinales du musée de Ballenberg et de la production de plantes pour les jardins d'exposition alpins de Ricola AG. Dans ses cours, il ouvre les yeux des participants sur les vertus curatives des plantes indigènes.
Brigitte Speck
Brigitte Speck est diététicienne et possède son propre cabinet. Elle propose des cours de cuisine pour les enfants. Le fait qu'ils soient toujours complets prouve qu'elle sait associer une alimentation saine à un plaisir extrême. Elle a publié plusieurs livres de cuisine à succès sur le thème de la stévia et de l'alimentation des enfants.